Soumis par Louise-Marie Leclerc, (#067), sa fille
Je débuterai l'histoire de Cyrille premier fondateur de l'association des Familles Leclerc en citant un des ses propres écrits : «Cet amour pour notre Nom et notre passé, je le dois sûrement à mon père»
Dès son plus jeune âge, il a toujours été fasciné d'entendre les récits et les histoires raconté par son père à propos des hauts faits de ses grands parents, de ses oncles et tantes. L'enseignant d'histoire qu'il fût à l'àge de 21 ans l'a amené inévitablement vers la généalogie.
Ses premières recherches des Leclerc, fûrent par le biais du bottin téléphonique (Québec, Bas du Fleuve, Montréal...). Je pense bien que tous les Leclerc étant inscrits ont reçu un jour un appel de Cyrille. Que d'histoires, de trouvailles et d'anecdotes ont pu jaillir lors de ces conversations voir même la naissance de belle et de grande amitié.
Puis il a fait de nombreux voyages à travers les villes et les paroisses québécoises où mon père sortait fièrement des presbytères les bras chargés de précieux documents et de souvenirs inestimables (copies de contrat de mariage, de naissance, de sépulture...). Quelques fois nous accompagnions notre père lors de ses visites paroissiales et un quinze minutes d'attente se prolongeait en une heure et plus. Des excuses bien apprêtées par des chansons et des histoires lui permettaient de poursuivre le voyage sans oublier les nombreux arrêts chez la parenté. Mon dieu, que la parenté était fort nombreuse, mais blague à part, on aimait ces voyages en famille et on avait un guide touristique exclusivement pour nous.
De même ses recherches se sont répandues jusqu'aux États-Unis car de nombreux Leclerc y vivaient pour le travail et il pouvait toujours compter sur l'aide des curés des villes.
Après toutes ses visites, ses appels, il vient le temps d'assembler, de décoder tous les renseignements obtenus. Quel travail long et ardu, vous imaginez à quel point il a mis du temps et du temps pour bâtir la généalogie des Leclerc. Lorsqu'il rencontrait un Leclerc, ce dernier avait juste à dire le nom de son père que Cyrille était capable de dire le nom de ses grands–parents, arrière grands’Äìparents et ainsi de suite. Par la force des choses, il a développé une très forte mémoire des noms.
Et puis, un jour l'idée d'organiser un tricentenaire lui vient à l'esprit et fit son chemin. Il voulait créer des relations entre Leclerc de France et de l'Amérique. Alors Cyrille partit en France à l'été 1961 aux recherches de ses ancêtres. Là-bas il fit la connaissance du fondateur du magasin Leclerc et de nombreux et accueillants Leclerc. Il allât de paroisses en paroisses, de presbytères en presbytères et il était toujours bien reçu à la crème bénédictine. Rouen fût son port d'attache car il y trouva de précieux documents d'ancètres Leclerc. Il ne faut surtout pas oublier Ocqueville la paroisse natale de Marie Blanquet, l'épouse de Jean, ainsi que ancêtres Leclerc qui y ont vécu. Malheureusement, de précieuses et nombreuses archives (contrat mariage, naissance, sépulture ...) furent détruites durant la guerre 1939-45. Il y a un endroit auquel Cyrille ne s'est pas rendu lors de son voyage, c'est à Rome voir le pape.
Comme vous le savez, le tricentenaire fut un franc succès à l'été 1962. À son habitude, mon père ne s'arrêta pas là. Voyant l'engouement des Leclerc à se réunir, c'est en 1963 qu'officiellement il fonda la toute première association des familles Leclerc. Il avait se rallier à son rêve de forts alliés Leclerc tels que Gaston de Montréal, Rodrigue de Québec, Robert de l'Îslet-Vert, Jean Robert de Québec, Raymond de Trois Pistoles, Roland du Texas, sans oublier tous les autres membres actifs de l'époque, présents dans tous les coins du Québec. Ces Leclerc de partout portant bien haut le flambeau de la fierté et de la vaillance de la famille Leclerc, se rassemblaient pour une grande fête année après année.
Comme toujours Cyrille ne ménageant pas son temps et son énergie créa en 1964 la première Revue Le Clerc auquel l'humble secrétaire qu'il se désignait en était aussi le rédacteur et l'administrateur. Toute notre famille était mise à contribution pour la réalisation de la revue : assemblage, emballage, collage.... L'Association était aussi une aventure familiale, jusqu'à désigner des Leclerc de France et des États-Unis comme parrain et marraine de deux de ses enfants.
Cyrille Leclerc n'a pas eu la chance se poursuivre son rêve très longtemps dû â son décès en 1971 à l'âge de 42 ans. Sept éditions de la revue Le Clerc ont été réalisées ainsi que l'album souvenir du Tricentenaire.
Son œuvre généalogique resta sur les tablettes pendant de longues, de très longues années après son décès. Quelques Leclerc ont démontré un certain intérêt pour ses recherches. Cependant dans un accord familial, nous avons voulu léguer cet héritage aux Leclerc du Québec. Au milieu des années 80, avec l'aide de M. Michel Langlois (archives Nationale de Québec) toutes les données de la généalogie accumulées par Cyrille furent léguées puis transcrites sur microfilm sous l'appellation : Fonds d'Archives Cyrille Leclerc. Des exemplaires sont disponibles dans les différentes succursales des Archives Nationales du Québec (Québec, Montréal et Ottawa ) ainsi que chez nous, la famille de Cyrille.
Cette grande passion de regrouper la famille Leclerc fût un feu sacré tout au long de sa courte vie et nous sommes persuadés que son NOM a permis de faire renaître cette flamme dans l'âme de bien d'autres Leclerc, Leclair ou Leclaire.
Longue vie à l'Association des Familles Leclerc