Portrait de Dr. Raymond Leclerc, médecin-vétérinaire.
L'Association des familles Leclerc désire rendre hommage à l'un de ses membres qui a été associé à la conduite et aux activités de notre association dans la première phase de son existence tout en menant une carrière professionnelle hors du commun. Il se fait un devoir d'être présent avec plusieurs de ses frères à chaque rassemblement annuel et fait la promotion de notre association dans son coin de pays. Son histoire débute à Trois-Pistoles et le conduira successivement à Grosse-Île, puis à Paris et à Haïti. Il vit depuis 1984 une retraite paisible au rythme des marées sur la terre de ses ancêtres, parmi les siens.
Notre cousin Raymond voit le jour le 3 août 1923 à Rivière-Trois-Pistoles. Il est le quatrième enfant d'une famille qui en comptera quinze, 8 filles et 7 garçons. Comme plusieurs jeunes de son âge, il fréquente d'abord l'école du rang. Les études primaires complétées, il amorce alors un long parcours scolaire qui le conduira d'abord au séminaire St-Victor de Beauce, puis à celui de Mont-Laurier. Il entreprend ensuite sa formation universitaire en 1953, à l'École de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe qu'il complètera en 1958. Ses parents auraient souhaité le voir porter la soutane et veiller au salut des âmes, Raymond choisit plutôt de soigner les animaux.
Ses études en médecine animale le conduiront à exercer d'abord sa profession dans le domaine de l'inspection des viandes pour le compte du gouvernement fédéral un peu partout au Québec, de Hull jusqu'à Rimouski. C'est durant cette époque que Raymond s'initiera à la généalogie et deviendra membre de la première association des familles Leclerc qui avait vu le jour en 1960. Il en sera même le président durant un an et sera à la tête du comité organisateur de la fête Leclerc de Rivière-Trois-Pistoles les 10 et 11 juillet 1965.
Cette fête à Rivière-Trois-Pistoles réunit plus de 400 Leclerc, Leclair et Leclaire. La programmation comportait de nombreuses compétitions sportives, des concours d'art populaire de toutes sortes, de la pêche à la morue, une soirée canadienne et un immense feu de grève. Il y avait également au programme des activités plus protocolaires comme le dévoilement et la bénédiction d'une plaque commémorative à la mémoire de Louis Leclerc, arrière-arrière petit- fils des ancêtres Jean Leclerc et Marie Blanquet, venu s'établir à Rivière-Trois-Pistoles vers 1791. Cette plaque est toujours bien en vue sur la propriété où réside Raymond et ses soeurs Madeleine et Raymonde, sise sur la terre originale de ce Louis Leclerc, pilote-navigateur et l'ancêtre de la plupart des Leclerc du Bas- St-Laurent et du Madawaska, au Nouveau-Brunswick.
Durant cette même période, la carrière professionnelle de Raymond prend un tournant majeur lorsqu'il accepte en 1966 un poste à Grosse- Île, parmi l'équipe qu'est à mettre sur pied Agriculture Canada pour une station de quarantaine animale. Six mois seulement après son arrivée, il se voit confier le poste de vétérinaire en chef du Centre de quarantaine des animaux de l'Est du Canada. Il occupera cette fonction jusqu'en 1974, soit jusqu'au moment où le gouvernement fédéral mettra fin à toute cette activité de quarantaine animale à Grosse-Île et classera ce célèbre territoire Lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais que l'on peut désormais visiter durant la saison touristique.
Pour la très grande majorité d'entre nous, Grosse-Île est synonyme de transit d'immigration, de pandémie de choléra et de typhus affligeant particulièrement les Irlandais fuyant la terrible famine qui sévissait dans leur pays au milieu des années 1800 et tentant de refaire leur vie en Amérique du Nord. Il est moins connu que cette Île du St-Laurent, en face de Montmagny, dans l'archipel du même nom, a servi à d'autres fonctions stratégiques. Ainsi, après plus d'un siècle comme station de quarantaine humaine soit de 1832 à 1937, le ministère de la Défense nationale y aménage en 1942 une station de recherches expérimentales pour la guerre bactériologique. Les installations de Grosse-Île passent sous le contrôle d'Agriculture Canada en 1956 qui y aménage d'abord des laboratoires de pathologie animale puis, en 1965, une station de quarantaine animale dont Raymond prendra la direction durant presque toute son exploitation.
Ainsi de 1966 à 1974, il passera six mois par année à Grosse-Île où débarque le bétail en provenance d'Europe, sélectionné par des éleveurs d'un peu partout au Canada. à partir de 1974 jusqu'en 1980, il est affecté à l'Ambassade canadienne à Paris à partir d'où il réalisera les visites vétérinaires requises pour la détection préalable des maladies animales et la sélection des bêtes candidates à «l'immigration». Son travail l'amènera à vivre plusieurs traversées houleuses d'une durée de 10 à 17 jours à bord des mêmes bateaux sur lesquels de 150 à 200 vaches entrent au pays. Durant 6 ans, il sera de tous les voyages ramenant du bétail de France, d'Italie, de Suisse, d'Autriche et d'Allemagne principalement. Sans l'ombre d'un doute, Raymond est le vétérinaire au Canada qui a le plus navigué dans l'exercice de ses fonctions. Toutes les charolaises, limousines, suisses et les autres espèces de vaches européennes introduites au Canada entre 1966 et 1980 et dont on retrouve aujourd'hui des descendants sur nos fermes ont, selon toute probabilité, été préalablement passés sous observation et examinés par une équipe de soins vétérinaires sous la direction du Dr. Raymond Leclerc.
Cette expertise considérable et unique dans le domaine de la quarantaine animale fera de Raymond, le conseiller expert que le gouvernement canadien dépêche en 1982 à Haïti alors aux prises avec une maladie contagieuse affectant les cochons. Il y restera 18 mois, soit le temps qui sera nécessaire pour éradiquer le fléau. C'est au retour de cette mission qu'il prendra la décision de mettre fin à sa carrière de médecin-vétérinaire et de revenir à Rivière-Trois-Pistoles s'établir non loin de l'endroit où il est né.
L'Association des familles Leclerc est fière de compter dans ses rangs un personnage de la trempe de Raymond Leclerc. Elle profite également de l'occasion pour saluer Jean-Paul, Gérard, André, Denis, Gervais, Raymonde, Madeleine, Marie-Marthe, Thérèse, Françoise et Claire Leclerc, les 11 frères et soeurs de celui à qui nous rendons hommage, de même qu'aux cousines Suzanne et Micheline, tous et toutes de Trois-Pistoles, à l'exception de Claire qui habite à St-Jean-sur-le-Richelieu.