Soumis par Gilles P. Leclaire,(#037),
Nommé ainsi en hommage à Antoine Jr. Le Claire,
métis, pionnier de la vallée du Mississippi.
Cette ville située sur le Mississippi, existe à cause de nos ancêtres communs, Jean [I] et Marie Blanquet, et Adrien [II], et Pierre [III]. L’histoire commence avec Alexis [VI] Leclair, capitaine de milice de Louiseville et son épouse Angélique Renaud. Nous leur connaissons quatorze enfants. Leur cinquième enfant, Antoine Sr. [V], né le 15 octobre 1768, à Louiseville, Québec, fut un des premiers pionniers à s’établir dans les territoires du North-West. Il épousa Marie, la petite-fille d’un chef autochtone Pottawattamie, qui devint la mère d’Antoine Jr. [VI], notre centre d’attention, le fondateur de la ville de Davenport et propriétaire des terrains sur lesquels fut construite la ville de Le Claire.
On retrouve Antoine Sr. [V], dans le comté de Fort Joseph au Michigan. Sans aucun doute pour le commerce des fourrures. Nous croyons fermement que trois de ses frères le suivirent pour trouver la richesse dans la traite des fourrures, Michel, François et Charles, ils seront sans doute le sujet d’un autre article. Le territoire du Michigan était alors contrôlé par 50 tribus de Pottawatwatomie. Antoine Sr. prend pour sa femme Marie, fille d’un chef de la tribu des Pottawatwatomie. Nous n’avons aucune idée de la date de cette union. Cependant au moins deux enfants sont nés soit, François [VI] vers 1793 et Antoine Jr. [VI] le 15 décembre 1797.
Ensuite la famille déménage à Peoria, Illinois, et Antoine Sr. s’adonne à la traire des fourrures car les terres achetées ne peuvent faire vivre une famille.
En 1809, il s’associe avec John Kinsey (John Mackenzie) pour établir des postes de traite. John était un canadien, de la ville de Québec et parlant français, un orfèvre et un célèbre traiteur, âgé de 46 ans, qui quitta lui aussi sa famille à l’âge de 10 ans pour débuter son apprentissage d’orfèvrerie. Il avait son poste de traite au fort Dearborn, maintenant Chicago, Illinois, lors de la guerre de 1812. Il fut épargné par les Pottawattomie, parce qu’il avait toujours été un traiteur honnête et était un excellent orfèvre, et aussi sans doute, qu’il était un partenaire d’Antoine Sr., un frère de sang des Pottawattomie.
L’étude de la demande de titres de propriété à Peoria, Illinois, lieu où était érigé le Fort St. Louis ayant appartenu aux Français, indique les transactions suivantes. En 1809 jusqu’à 1812, le lot 25, de 80 par 300 pieds, fut occupé par Antoine Le Claire et lui fut vendu par Joseph Dejeney. A la même date Joseph Dejency, lui vendit le lot 25, de 80 pieds. Ces deux lots furent achetés en 1812 par Thomas Lusky. En 1802, Antoine Le Claire acheta le lot 26 par 80 pieds par 300, de Jean-Baptisten Champlaine, et le jardina jusqu’en 1812. Nous n’avons aucun record religieux de Peoria. En 1812, durant la guerre des Britanniques contre les Américains, il prend parti pour les Américains. Il est fait prisonnier à Peoria où il s’était installé, par le capitaine Thomas Craig et amené au fort Alton où il est libéré la même année. Antoine Sr. et douze autres pionniers français de Peoria, firent une pétition au Congrès Américain pour être compensé pour leurs pertes, affaire qui ne se termina en leur faveur qu'en 1840.
Par la suite en 1813, nous retrouvons la famille au Portage des Sioux au Missouri, d’où nous avons tous les records religieux des mariages subséquents d’Antoine Sr., des baptêmes et mariages de ses enfants. Il faisait le commerce des fourrures, et possédait plusieurs postes de traite, tout en exerçant le métier de forgeron. En 1816, il reçoit un appointement de A. Graham, agent des affaires indiennes du territoire des Illinois, comme interprète pour la nation indienne Pottawattomie de Peoria. Le 16 janvier 1819, Antoine Sr. épouse au Portage des Sioux, Missouri, Félicité Loise d’origine espagnole, qui lui donne au moins quatre enfants. Devenu veuf, il épouse par la suite Joséphine Boucher. On ne leur connaît pas d’enfants. Il semble que sa dernière résidence fut le Portage des Sioux. Il serait décédé en août 1825.
Antoine Jr. [VI] Le Claire vit le jour le 15 décembre 1797 à Fort Joseph, Michigan. Comme sa mère était une Pottawattomie, il vécut tous les avantages et inconvénients d’être un Métis. Il est dit qu’Antoine établit son premier poste de traite à l’âge de douze ans, en 1808, pour acheter des fourrures des Indiens, au lieu qu’on appelle maintenant Milwaukee, Wisconsin. Une large plaque de bronze indique le lieu de ce poste de traite, d’Antoine Leclaire sur le coin nord ouest des rues East Water et Wisconsin. Et il commença à traiter intensément avec plusieurs tribus amérindiennes. Les historiens se contredisent entre Antoine Senior et Junior, pour les évènements de cette période. Je suis porté vers Junior car senior sera actif au Portage des Sioux et Peoria.
Durant la guerre de 1812, il rencontra le Général William Clark qui fut impressionné par ses facilités linguistiques. Antoine Jr connaissait en effet plusieurs dialectes amérindiens. À l’âge de seulement quinze ans , à l’instance du Général Clark, il fut enrôlé et fut placé dans une école à Saint-Louis, Illinois pour qu’il puisse perfectionner la langue anglaise et obtenir les rudiments d’éducation, en vue de devenir interprète. À l’âge de vingt ans, il fut nommé par le Gouvernement américain, comme interprète officiel. Ce fut une bonne décision car il devint l’un des meilleurs interprètes du pays sinon le meilleur. On dit que, par la suite, il parlait trois langues, le français, par son père, l’anglais et l’espagnol, par sa belle-mère et quatorze dialectes amérindiens.
À l’âge de 21 ans, en 1818, Antoine Jr., reconnu comme le représentant des deux races et comme un homme d’une stricte intégrité et d’une grande énergie, fut choisi pour devenir interprète officiel pour le Colonel George Davenport, installé au Fort Armstrong de Rock Island, Illinois, maintenant appelé l’Île Arsenal. Par la suite, ces deux hommes se lièrent d’amitié pour la vie. Antoine Jr installa sa cabane à l’extérieur du Fort. À vingt-trois ans, il épousa Marguerite Lepage, née le 16 octobre 1802 au Portage des Sioux, comté Saint-Charles, Missouri, petite-fille de Acoqua (The Kettle), chef de la tribu des Sacs, et fille d’Antoine Lepage, tué par Little Crow. Antoine Jr., un métis, épousait une autre métis, ils n’eurent aucun descendant.
Comme voyage de noces, ses supérieurs l’envoyèrent avec son épouse Marguerite en Arkansas pour espionner les mouvements des tribus indiennes. Ils firent cela durant sept ans car en 1827, ils étaient de retour au Fort Armstrong. À cette époque la région faisait partie de trois territoires, le Michigan, le Wisconsin et l’Iowa. En 1829, le gouvernement racheta les terres des Indiens de la région du Lac Michigan et Antoine Sr et son frère comme métis, un quart de section de terre de grande valeur, sur le Mississippi commençant à Moline.
Il fut l’interprète lors de la signature du traité du Faucon Noir, (par la suite celui-ci demanda à Antoine de traduire le récit de sa vie, livre écrit par J.B. Patterson, qui fut publié en 1833, un succès à l’époque), lorsque les tribus Sac et des Renard vendirent les terres à l’ouest du Mississipi, aux Américains. Le grand chef Keokuk des Sacs s’était réservé une section de deux milles carrés et la donna à madame LeClaire, à condition qu’Antoine bâtisse sa maison à l’endroit que le Général Winfield Scott indiqua d’une marque en signant le traité, condition que Antoine accomplira à la lettre, devenant par le fait même le premier pionnier de Davenport, Illinois. Cette maison servira par la suite de bureau de poste et de gare.
Les Sacs et les Renards lui donnèrent aussi une réserve de deux milles de long de l’autre côté du Missisispi, en Iowa, à la tête du rapide où la ville de Le Claire est située. Les Pottowttomie dans le traité de la Prairie du Chien lui ont aussi réservé deux sections sur le côté de l’Illinois, qui furent nommés Réserve Le Claire. La ville de Moline est située à cet endroit. Il fut interprète lors d’au moins onze traités entre les Amérindiens et les Américains, car il était admiré et respecté par les Blancs et le Indiens. Le gouvernement lui donna en retour, une section de terre en face de Rock Island et une autre à la tête du premier rapide en aval de Rock Island. Ce fut le premier titre de terre en Iowa accordé à un individu par les États-Unis.
Antoine Jr fonda la ville de Davenport et l’a nommée en hommage à son ami Colonel George Davenport, il participa aussi la fondation des villes de Le Claire, Rock Island et Moline. Antoine se fit construire un manoir qui servit de rencontre pour toutes les grandes occasions de l’époque, et qui peut être encore visité. Buffalo Bill Cody, a vu le jour à LeClaire en 1846 et aujourd’hui on peut en apprendre sur lui au Buffalo Bill Cody Musée de l’endroit.
En 1833, il est désigné maître de Postes à Davenport, et juge de Paix de la région pour régler tous les différents entre les Blancs et les Indiens. Il achète pour $100 des titres sur des terres arpentées dans la ville de Davenport et offertes sur un plateau d’argent. En 1834 il installa le premier traversier sur le Mississipi entre ses possessions en Iowa et Illinois. En 1836, il bâtit l’hôtel, nommée la Maison Le Claire où les principaux événements ont lieu. Il fut l’un des instigateurs du chemin de fer, en 1853 et la locomotive fut appelée Antoine Le Claire en son honneur, on déclara que c’était la meilleure locomotive en Amérique. Il fait partie des constructeurs du premier pont sur le Mississipi en 1854, de la fonderie etc. Il fut un grand promoteur immobilier de la région.
Antoine et le colonel Georges Davenport étaient très proches et ensemble ils développèrent le comté de Scott. Davenport était un partenaire de la compagnie American Fur, entre autres. Un livre pourrait facilement être écrit pour énumérer tous les accomplissements d’Antoine Le Claire.
Il fut le premier président de l’Association des anciens pionniers du comté de Scott, le ou avant le 31 décembre 1846. Il invita le grand chef des Sacs, Keakuk, son ami, d’en faire partie et celui-ci accepta.
Lorsque le Colonel Davenport sera assassiné, les nations Sacs et Renard, alarmées pour la sécurité de Monsieur Le Claire, envoyèrent un gros détachement de guerriers pour garder la maison nuit et jour, pour s’assurer qu’aucun mal n’arrive à la famille bien-aimée.
Le 25 septembre 1861, Antoine décède soudainement à l’âge de 64 ans après une troisième attaque de paralysie. Marguerite et lui n’eurent pas d’enfant mais ils accueillirent les enfants de son frère François pour les faire éduquer et qui s’occupèrent de ses affaires par la suite et aussi toute la famille de Marguerite, sa femme. Elle décède le 18 octobre 1876 à sa résidence de Davenport. Ses restes sont enterrés à côté de son mari dans le portique de l’église Sainte-Marguerite qu’ils ont fait construire. Il était un fervent dévot et construisit les trois églises catholiques ainsi que celles d’autres religions. Il était généreux et aimable envers tous. Il aimait les amuser en jouant du violon et il était un excellent danseur.
Le capitaine Clark, fils du général dit que lorsqu’il le rencontra la première fois il mesurait cinq pieds et sept pouces et pesait autour de 175 livres. Il était costaud, bien musclé. En 1844, on rapporte qu’il pesait 385 livres. Mais cela ne l’empêchait pas de se déplacer et on voyait son cheval blanc et son buggy partout. On dit qu’il eut une fortune de plus de $500,000, somme immense à cette époque. Il ajoute, qu’Antoine était un homme simple, un bon voisin, et bon pour tous. Il ne demanda jamais à une personne de quel pays il venait, ni à quelle tribu il appartenait. Nous connaissons des association de cette famille, et nous souhaitons fortement parvenir à les recevoir comme membre de notre famille.
Antoine Le Claire
Black Hawk
Keokuk
Kinzie (MacKenzie) Maison et/and Fort Armstrong.
Le Claire Maison - Davenport
Le Claire Mansion